Les institutions de prévoyance ont connu une évolution particulièrement réjouissante ces dix dernières années. Et l’année sous rapport leur a valu à nouveau un résultat brillant, le deuxième meilleur résultat de cette période. Seule l’année 2018 s’était terminée sur un chiffre négatif, mais sans véritable krach, tout comme en 2008.
Le résultat pour 2021 présente un éventail allant de 1,3% pour la valeur rapportée la moins bonne jusqu’à 16,0% pour la meilleure.
Si l’on distingue en fonction des catégories de caisses, les institutions de prévoyance des employeurs publics affichent une moyenne de 8,51% (médiane 8,58%), supérieure à celle des caisses privées avec 8,45% (8,49%). Pour les institutions collectives et communes, la moyenne calculée est de 8,33% pour les employeurs privés et de 8,72% pour les employeurs publics.
Ces indications se rapportent à la performance après déduction des frais de gestion de fortune.
Plus de la moitié des caisses affichent un rendement situé dans une plage étroite entre 7,5% et 10%, les trois quarts entre 5% et 10%. Le comportement en matière de placements est donc sans doute similaire.
Plus de 17% présentent des valeurs de 10% et plus, à peine 4% des valeurs inférieures à 5%. La grande majorité des caisses a donc pu améliorer sa situation de financement durant l’année sous rapport.
La moyenne et la médiane sont pratiquement identiques pour 2021, ce qui permet de conclure que la taille des caisses a peu influé sur le résultat. Cela est confirmé par les données de l’illustration C-4.
Le percentile 90 se situe à 10,8%, le percentile 10 à 5,9%.
Quelle a été, en 2021, l’influence de l’allocation des actifs sur la performance ? L’illustration C-3 présente la différence entre les placements des caisses ayant enregistré une performance supérieure à 8% et ceux des caisses ayant eu une performance inférieure.
On voit que les différences sont dues avant tout aux actions et aux obligations. Il n’est cependant guère surprenant que les obligations, à la rémunération notoirement mauvaise, représentent près de 33% des placements des caisses ayant plutôt sous-performé par rapport à la moyenne, et que ce pourcentage soit nettement supérieur à celui des caisses ayant eu une performance plus élevée (à peine 25%).
Pour les caisses affichant plus de 8% de performance, la part des obligations en monnaies étrangères est de 11,3%, soit 2,6 points de pourcentage au-dessus de celle des caisses dont la performance a été inférieure à 8%. Les obligations monde couvertes en CHF ont réalisé 2,49% alors que les obligations en CHF n’ont atteint que –1,82%. Les actions suisses ont réalisé 23,4% et les actions monde 22,0%.
L’illustration présente les différences entre les données de performance pour différentes tailles de caisses pour l’année 2021 ainsi que sur dix ans.
Pour les divers segments de taille allant de moins de 50 millions à plus de 5 milliards de francs de fortune, on obtient pour l’année sous rapport des valeurs situées entre 8,2% et 8,6% sans qu’il soit possible de dégager un rapport avec la taille.
Il en va légèrement différemment en comparaison sur dix ans. Les plus petites caisses sont affectées ici en moyenne de 4,9%, alors que les grandes atteignent 5,5% et qu’entre les deux se trouvent des valeurs en constante progression parallèlement à l’augmentation de la taille des caisses.
Quel est le rendement attendu par les institutions de prévoyance en fonction de leur stratégie de placement ?
4% des participants à l’enquête (contre 3% l’année précédente) font des déclarations optimistes. La majorité (près de 38%, contre 35% l’année précédente) s’attend à un rendement situé entre 2% et 2,49%. Un rendement de moins de 2% est envisagé par à peine 18% (22%) des caisses. Au total, la valeur médiane reste inchangée à 2,4%.
Ces chiffres ont été indiqués avant la récente reprise de l’inflation qui a des incidences sur les taux d’intérêt. Les rendements attendus ne manqueront pas d’augmenter, eux non plus, suite à la hausse des taux.
Les indications relatives au rendement attendu, transmises au premier trimestre de l’année en cours, présentent des chiffres inchangés depuis l’année précédente. Le rendement théorique qui doit être atteint pour un taux de couverture stable n’a pas continué à baisser pour la première fois depuis dix ans, et demeure à 1,9%. La différence reste d’un demi point de pourcentage.