Recherche Téléchargement de
Recherche

Recherche

F Taux de conversion et autres paramètres actuariels

1 Taux de conversion

Les taux de conversion des caisses enveloppantes n’ont cessé de baisser ces dernières années. Les caisses de pension utilisent ce paramètre pour amortir les rendements plus faibles face à la persistance des taux faibles. Cela a entraîné une réduction des prestations.

Le creux de la vague semble bientôt atteint

Avec un taux de conversion enveloppant moyen de 5,31%, on voit peu à peu apparaître le creux de la vague. Certes, les caisses s’attendent à un nouveau recul à 5,23% en moyenne jusqu’en 2029. Mais les perspectives de rendement nettement plus optimistes ainsi que les réserves des caisses bien remplies donnent à penser que des augmentations des taux de conversion seraient à nouveau possibles ces prochaines années. Toutefois, les institutions de prévoyance semblent ne pas encore être prêtes à y procéder.

Au contraire, il faut s’attendre à ce que malgré cette perspective d’améliorations, ces taux restent à un niveau faible, notamment du fait que les caisses fournissent davantage de prestations à court terme au lieu d’augmenter leurs obligations à long terme par le biais du taux de conversion.

Les taux de conversion restent faibles – également parce que les caisses fournissent des prestations plutôt à court terme.

Illustration F-1 : Évolution du taux de conversion

Tableau F-1 : Taux de conversion dans les caisses enveloppantes

Sexe

Année de référence

Minimum

Maximum

Moyenne

Médiane

# IP

Taux pour les hommes partant à la retraite à 65 ans (caisses à primauté des cotisations)

2023

4,08%

7,20%

5,31%

5,20%

431

Taux pour les femmes partant à la retraite à 64 ans (caisses à primauté des cotisations)

2023

4,05%

7,20%

5,25%

5,15%

427

Une grande majorité est au-dessous du taux fixé par la LPP

Les caisses enveloppantes assurent des prestations obligatoires et surobligatoires de manière combinée. Le principe d’imputation leur permet d’abaisser les taux de conversion dans la partie surobligatoire en dessous du taux de conversion minimum fixé par la loi de 6,8% pour autant que la prestation minimale légale soit garantie dans sa globalité.

Bien que le taux de conversion ait baissé année après année, il existe toujours des caisses individuelles qui proposent un taux de conversion stable de plus de 7%. La valeur la plus faible, quant à elle, se situe à un peu plus de 4%. Cet éventail montre la grande hétérogénéité entre les caisses.

2 Âge ordinaire et âge effectif de départ à la retraite

L’âge de la retraite à 65 ans pour les hommes s’est imposé comme la norme. Il s’applique désormais dans 95% des caisses, contre 84% seulement en 2014. Des âges moins élevés sont aujourd’hui l’exception.

Illustration F-2 : Évolution de l’âge ordinaire de la retraite (âge de référence) pour les hommes

L’AVS-21 établit l’âge de 65 ans pour les femmes

L’adoption de la réforme AVS-21 à l’automne 2022 a radicalement modifié la situation de l’âge de la retraite pour les femmes. Jusqu’alors, l’âge de 65 ans ne se rencontrait que dans un peu plus d’un tiers de caisses de droit privé. En 2024, il est devenu la norme d’un seul coup : sa part est passée de 38% à 96%. Ainsi, pour la première fois, l’âge de 65 ans e rencontre plus souvent dans les caisses de droit privé que dans les institutions de prévoyance de droit public, où il représentait déjà la majorité avant la réforme.

La part des caisses privées prévoyant une retraite à 65 ans pour les femmes est passée de 38% à 96%.

Illustration F-3 : Retraite à 65 ans pour les femmes

Retraite à 65 ans pour les hommes : la norme

Chez les hommes, le départ à la retraite à 65 ans s’est déjà établi comme la norme depuis longtemps. Il s’applique désormais dans 96% des caisses de droit privé. En 2015, ce chiffre n’était que de 90%. Ce pourcentage s’est stabilisé ces trois dernières années.

Dans les institutions de prévoyance de droit public, la part de l’âge de 65 ans est aujourd’hui de 87%. La tendance à la hausse avait été lente ces dix dernières années, mais a enregistré un véritable bond vers le haut en 2023.

Un âge de la retraite moins élevé constitue désormais l’exception et ne se rencontre plus que dans les branches où cela s’avère approprié en raison des activités exercées et pour des raisons de santé, par exemple dans la construction ou dans le secteur des soins.

Illustration F-4 : Retraite à 65 ans pour les hommes

Les retraites anticipées pèsent sur la moyenne

L’âge effectif de départ à la retraite précède de plus d’un an l’âge réglementaire. Cela s’explique par le souhait fréquent de prendre une retraite anticipée. Les caisses interrogées ont cependant de la peine à répondre à la question de l’âge effectif de départ à la retraite. Les réponses reposent dans une large mesure sur des estimations. C’est pourquoi les indications fournies doivent être prises avec prudence. Toutefois, ces chiffres semblent plausibles puisqu’ils traduisent un besoin social manifeste.

Les fortes variations concernant les caisses de droit privé s’expliquent sans doute par l’évolution conjoncturelle. Le secteur privé anticipe parfois les compressions de personnel en encourageant les départs à la retraite anticipée.

Illustration F-5 : Évolution de l’âge effectif de départ à la retraite des hommes

Près de la moitié des travailleurs part à la retraite plus tôt

Les données montrent que les personnes exerçant une activité lucrative utilisent largement la liberté de choisir le moment de leur départ à la retraite. La flexibilisation de l’âge de la retraite semble répondre à un besoin des assurés. Les départs à la retraite anticipée sont très appréciés : près de la moitié des départs à la retraite (48%) se font avant l’âge ordinaire. Ce dernier n’est respecté que dans 41% des cas.

Alors que la part des départs à la retraite anticipée a légèrement diminué ces deux dernières années, on constate une légère tendance à la hausse du travail au-delà de l’âge ordinaire de la retraite. Cette évolution est sans doute utile, vu la pénurie de main d’œuvre qualifiée. L’évolution démographique exige que de plus en plus de travailleurs soient prêts à rester en poste au-delà de l’âge de la retraite.

On observe une légère tendance à la hausse du travail au-delà de l’âge de la retraite.

Illustration F-6 : Évolution de la date du départ à la retraite

3 Bases techniques

Les institutions de prévoyance calculent le financement nécessaire de leurs prestations en fonction des bases actuarielles. Ces bases présentent diverses probabilités qui sont calculées sur la base d’indications de grandes caisses de pension, par exemple concernant l’espérance de vie, le risque d’invalidité et le risque de décès.

Dans ce contexte, deux bases techniques différentes sont à la disposition des institutions de prévoyance : les bases du recensement (VZ), qui reposent sur les données des caisses de droit public, et les bases LPP, qui s’appuient sur celles des caisses de droit privé. En conséquence, les bases VZ sont presque exclusivement utilisées par le secteur public, tandis que les bases LPP sont majoritairement utilisées par les caisses privées.

La majorité utilise la version actuelle

Les bases sont actualisées et publiées tous les cinq ans. L’expérience montre que les caisses passent rapidement aux nouvelles versions. La plupart des caisses utilisaient déjà les bases actuelles VZ 2020 ou LPP 2020 lors de l’enquête de l’année précédente. Très rares sont celles qui utilisent toujours les anciennes bases de 2015.

Illustration F-7 : Bases utilisées en fonction de la forme juridique

Les tables par génération s’imposent

Ces dix dernières années, de nombreuses caisses sont passées des tables périodiques aux tables par génération. Celles-ci répondent aux exigences de l’allongement de l’espérance de vie en tenant compte de la mortalité actuelle d’une génération ainsi que de l’hypothèse de mortalité future.

Près des deux tiers des caisses utilisent actuellement les tables par génération : il y a dix ans, elles n’étaient que 22% dans ce cas. Ce pourcentage devrait à nouveau augmenter ces prochaines années.

La bonne situation de financement des caisses favorisera la poursuite de la diffusion des tables par génération, puisque le changement est associé à des pertes au niveau du taux de couverture de l’ordre de 1 à 2%. Les taux de couverture élevés facilitent cette évolution.

Près des deux tiers des caisses utilisent les tables par génération.

Illustration F-8 : Utilisation des tables périodiques et des tables par génération