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Introduction aux résultats de l’enquête sous-tendant l’étude 2024 sur les caisses de pension suisses

Bien positionnées pour la réforme

Cela faisait longtemps que le 2e pilier ne s’était pas aussi bien porté. Une évolution positive se dessinait déjà dans nos deux dernières enquêtes. L’espoir vient avant tout du revirement concernant le taux d’intérêt technique : celui-ci a baissé pendant plus de 20 ans pour atteindre son étiage en 2021 avant de reprendre légèrement des couleurs l’année suivante. Cette tendance à la hausse s’est confirmée en 2023 : la moyenne a progressé de 1,54% à 1,57%, toutes caisses confondues.

Fin de la réduction des prestations

Les valeurs historiquement élevées du taux de couverture en 2021 ont à nouveau remis à l’ordre du jour la perspective d’améliorations des prestations. Les fortes corrections sur les marchés financiers l’année suivante ont cependant anéanti ces espoirs. Le tableau s’est ensuite amélioré grâce aux résultats boursiers réjouissants, avec un rendement net moyen de 5,1%. Fin 2023, le taux de couverture des caisses de droit privé était en moyenne de 113,5%.

Cela a une incidence positive sur les réserves pour fluctuation de valeur : près de la moitié des institutions de prévoyance les ont alimentées au point d’atteindre au moins 75%. Ainsi, le 2e pilier semble prêt pour des améliorations des prestations. C’est également ce que signale non seulement la stabilité du taux de remplacement, mais aussi la stabilisation des taux de conversion, où le creux de la vague semble bientôt atteint. La moyenne, actuellement de 5,31%, devrait se situer ces prochaines années autour de 5,23%.

Le revirement des taux d’intérêt rebat les cartes de l’allocation des actifs

Les effets du choc des taux ont entraîné en 2023 une réorganisation de l’allocation des actifs. Les obligations, surtout, ont fait l’objet d’achats dans le sillage du rééquilibrage. Pour la première fois depuis longtemps, celles-ci ont contribué aux résultats sur le plan de la performance. À l’inverse, la part des placements illiquides tels que les placements alternatifs et l’immobilier, qui s’étaient révélés être un pilier important du portefeuille au milieu des difficultés de l’année précédente, a été réduite.

Les rendements supérieurs à la moyenne obtenus sur les marchés financiers ont permis une rémunération généreuse des avoirs de vieillesse en moyenne de 2,4%, contre 1,9% l’année précédente. En raison du revirement des taux, les perspectives de rendement se sont nettement améliorées. Le rendement attendu (3%) est à nouveau nettement plus élevé en 2024. Le rendement théorique continue cependant à tourner autour de 1,8%. Cet écart important souligne le potentiel d’améliorations de prestations.

Tous les indicateurs sont au vert.

Tous les indicateurs sont donc passés au vert. On pourrait s’attendre à ce que les caisses relèvent à nouveau leurs taux de conversion, mais elles n’ont été que trois à le faire en 2024. Les prévisions montrent qu’il ne devrait quasiment pas y avoir d’augmentations jusqu’en 2029.

Les caisses utilisent leur marge de manœuvre

Au lieu d’augmenter leurs engagements à long terme, les institutions de prévoyance misent davantage sur des prestations flexibles. C’est ce qu’indiquent les améliorations de prestations prévues : 61% des caisses qui octroient une compensation du renchérissement en 2024 la versent sous la forme de paiements uniques, et non par le biais d’augmentations des rentes à long terme.

À l’avenir, les caisses devraient davantage verser des prestations à court terme afin de réagir avec flexibilité au contexte du marché. Notre thématique centrale jette un coup de projecteur sur ce genre de possibilités d’aménagement. Celle-ci montre que les caisses offrent davantage de flexibilité aux assurés et élargissent les possibilités de choix. Une prévoyance professionnelle plus flexible est également le but poursuivi par la réforme. Comme l’indiquent les données, certaines caisses ont déjà un temps d’avance sur ces mesures.

L’enquête et ses participants

L’enquête a été réalisée du 4 mars au 16 avril 2024. Les institutions de prévoyance ont été interrogées en ligne.

483 institutions de prévoyance ont participé à l’enquête, soit 11 de plus que l’an dernier. Les caisses de pension interrogées assurent près de 4,1 millions de destinataires. Le nombre des assurés en activité est passé de 3,0 à 3,1 millions depuis la dernière enquête, et celui des bénéficiaires de rentes de 0,93 à 0,94 million. Le total de la fortune de prévoyance des institutions de prévoyance interrogées s’élève à 770 milliards.

L’enquête affiche une grande représentativité, notamment pour les institutions de prévoyance de petite taille et de taille moyenne, comme le souligne une comparaison avec le nombre total d’assurés : la statistique la plus récente sur les caisses de pension de l’Office fédéral de la statistique (OFS) comprend 4,5 millions d’assurés en activité et 1,2 million de bénéficiaires de rentes. Le total du bilan des 1 353 institutions de prévoyance s’élève à 1 066 milliards de francs. L’étude couvre donc près des trois quarts du capital de prévoyance géré dans le 2e pilier.

Tableau 1 : Les participants à l’enquête et leur composition en 2024

Caisses de pension

Institutions collectives et communes (ICC)

Total*

Fondateurs de l’institutionde prévoyance

Entreprise de droit privé

Institution de droit public

Entreprise de droit privé

Institution de droit public

Nombre d’institutions de prévoyance

340

35

84

24

483

Fortune de prévoyance en milliards

329

117

191

132

770

Nombre moyen d’employeurs affiliés

14

38

2882

81

520

Assurés en activité en milliers

726

326

1 760

310

3 123

Nombre de retraités en milliers

342

153

288

158

941

Total des assurés en milliers

1 068

479

2 049

468

4 065

Capital de prévoyance des actifs

53%

49%

70%

48%

57%

– dont avoirs de vieillesse LPP

43%

42%

48%

40%

44%

Capital de prévoyance des bénéficiaires de rentes

47%

51%

30%

52%

43%

* Y compris les institutions de prévoyance sans indication du fondateur